mercredi 19 septembre 2012

Auto Stop, loi d'attraction et industrie de la viande

Depuis toute petite, j'entends parler de viols et d'agressions de jeunes filles à la télévision ou à la radio. En bons protecteurs, mes parents me demandaient de toujours rentrer accompagnée quand je sortais voir des amis à l'adolescence. C'était un bon prétexte pour obliger mon copain de l'époque à ne pas manquer une seule fois ce trajet... Quel monde bâti sur des peurs!!!

A la vingtaine environ, j'ai arrêté d'écouter la radio, la télévision m'intéressait de moins en moins, et pour cause, je pense que je ressentais déjà ce que je compris plus tard: ces tsunamis d'informations que nous recevons tous les jours nous mettent dans un état de peur, de culpabilité, d'insécurité... De nature joyeuse et optimiste, c'est tout naturellement que j'ai peu à peu arrêté cette lobotomisation des médias, sous le regard critique de la famille et des amis qui se sentaient socialement obligés d'être au courant de tout ce qui se passait dans le monde. Peu importe, je n'éprouvais plus aucun intérêt à cela: les informations principales me parvenaient par le biais des discussions et je gagnais ainsi du temps et un pouvoir d'action bien supérieur (à quoi cela sert de tout vouloir savoir si on ne peut agir?).

santé mentale et société malade

Plus de cinq ans plus tard, je passais un cap supplémentaire à travers cette dimension de peur dans laquelle notre société baigne constamment. C'est avec l'aide d'une amie que je découvrais les joies de l'auto stop :) (très bon article à ce propos: éloge de l'auto stop). Premier baptême: nous décidions d'aller visiter un lieu alternatif, Le Viel Audon. Situé dans un endroit totalement paumé, à 2h30 de route, c'était un test idéal pour moi. Nous sommes parties le matin pour arriver en moins de 3h à Balazuc, emplies d'une énergie de liberté et de joie pour les rencontres faites et la vitesse que nous avions mis pour y parvenir!

Auto stop et loi d'attraction

Peu de temps après cette première expérience, je décidais de franchir le pas de faire du stop toute seule. Les épaules lourdes de toutes les peurs projetées par mon entourage, j'avais au fond de moi la conviction que rien ne pouvait m'arriver. A l'époque, je ne m'intéressai que de loin à la loi d'attraction mais j'avais une confiance en la vie de plus en plus grande, et je sentais que les énergies de joie et de confiance que je dégageai, empêcheraient tout être mal attentionné de me toucher: il y aurait eu tout simplement incompatibilité d'énergie!

C'est à l'occasion d'un rassemblement de copains en Suisse que je partis, chargée d'un petit sac, sur la route, seule. Et là, je découvris que le stop était un formidable outil permettant d'expérimenter la loi d'attraction (tel que je l'analysai plus tard). Loin de tomber sur des fous à lier voire même des personnes ordinaires, je fus tout d'abord prise par une jeune femme, architecte d'intérieur à son compte (je suis ingénieur dans le bâtiment, entrepreneuse dans l'âme), qui me racontait comme elle était esclave de son travail (nécessité de toujours faire croître la boîte pour garder des clients en confiance), qu'elle cherchait une solution pour sortir de ce cercle vicieux. J'étais à l'époque, justement en train de réfléchir à quitter ma boîte pour en monter éventuellement une autre. Merci pour ce message que je n'oublierai jamais: même patron, tu restes esclave de la société dans le système actuel... Autre détail intéressant, cette femme me racontait qu'elle avait pu mettre ses enfants en école alternative. C'est la première fois que je rencontrai une personne qui pouvait me parler de son expérience là dessus (aujourd'hui, j'ai de plus en plus de contact avec de telles personnes, sûrement que je vais avoir quelque chose à faire dans ce domaine). En tous cas, elle était ravie de l'enseignement de ces écoles, mais regrettait qu'ils ne se poursuivent pas au delà de la primaire/lycée. Le retour en système classique a été un véritable choc pour ses enfants... Intéressant!

Cette femme me laissa à la frontière Genevoise, et je relevais à nouveau mon pouce pour trouver mon prochain interlocuteur de voyage. Cette fois ci, c'est un homme seul qui me prit, 45 ans environ, dans une belle voiture, très classe. Je découvris que cet homme était thérapeute magnétiseur: il permettait à ses patients de faire disparaître les somatisations d'anciennes habitudes qui apparaissent régulièrement dans le corps. C'est un peu comme vider les poubelles, pour partir et avancer sur des bases plus solides et épurées. Autre particularité du bonhomme, il était en train de créer un temple bouddhiste à proximité de Genève. Comment ne pas croire à la loi d'attraction après de telles rencontres?! Ce dernier était tellement nourrit par la joie, l'enthousiasme et l'espoir que je lui transmettais, qu'il a décidé de faire le détour jusqu'à Montreux plutôt que de me laisser à Lausanne comme prévu initialement (nos routes s'y séparaient). Quelle expérience! Alors que les voyages sont habituellement fatigants, voici que je découvrais une méthode énergisante: en effet, quel dopage!!!

La vie dans les années

Le conducteur de bétaillère


Pour terminer sur mes expériences de stop, j'avais envie de vous confier celle que j'ai vécu pas plus tard que cet été. Partis pour Nantes avec mon copain, nous étions bloqués sur une aire d'autoroute près de St Etienne. Un conducteur de bétaillère nous proposa de nous emmener jusqu'à Angers: nice shot! Cela représentait plus des 3/4 de notre route. L'inconvénient étant que les poids lourds se déplacent très lentement, mais peu importe, nous décidions de prendre ce temps avec lui (près de 8h de conversation).

C'était un des rares chauffeurs à son compte qui avait repris l'entreprise de son beau père. Son travail consistait à conduire des boeufs et des veaux à la frontière Italienne pour qu'ils se fassent injecter des hormones (procédé interdit en France). Il récupérait ensuite les bêtes pour les emmener à l'abattoir de St Etienne où, bien sûr, le poids du boeuf avait largement fait augmenter sa valeur marchande... Forcément la viande se vend au kilo, les prix toujours tirés vers le bas...

C'était un homme de cœur qui aime les bêtes. Il était écœuré par son métier mais par loyauté à son beau père, il continuait (lui seul avait la capacité de faire vivre l'entreprise familiale). Il faut dire aussi que ce travail lui assurait une sécurité financière confortable: 40 000€ le convoi. Chaque bœuf aux hormones ayant une valeur d'environ 10 000€, sachant qu'il peut en transporter environ une centaine par trajet (plus que 60 une fois engraissé si mes souvenirs sont bons). Il nous racontait que l’abattoir de St Etienne avait ses congélateurs pleins car la marchandise n'arrivait pas à s'écouler si bien que ça... Il nous a également dit que la viande ainsi traitée portait le label "viande Française"...

Autre partie intéressante de l'histoire. Cet homme habitait dans une ferme où sa femme vivait de l'élevage de la viande également. Il nous racontait Oh surprise, que lui même envoyait ses propres bœufs en Italie. Mais pourquoi lui demandais-je? Sa réalité est que seul, il ne peut pas écouler sa marchandise. Dans sa production, une centaine de bœufs arrivaient à terme en même temps à peu près deux fois par an. Il pourrait aller lui même les amener à l’abattoir mais il faudrait alors qu'il trouve des bouchers pouvant écouler des tonnes et des tonnes de viande en quelques jours... Seules les grandes firmes agroalimentaires en partenariat avec des centaines de paysans peuvent faire cela. Or ces firmes, pour se faire de la marge, les envoient tous en Italie... la boucle est bouclée!

Quel bonheur d'être végétarienne! Selon lui, plus de 95% de la viande vendue en France suit ce procédé... ça laisse songeur n'est-ce pas?